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Photo du rédacteurVirginie Basecq

Les méthodes d’enseignement dans la danse classique

Dernière mise à jour : 2 nov. 2021

On peut voir depuis un certain temps “un clivage” se créer entre 2 grandes philosophies d’enseignement. La première qu’on pourrait appeler la forme pour l’esthétique en opposition avec la deuxième qui est la recherche et la compréhension du mouvement pour la forme. Dans cet article, après avoir présenté en détail ces deux philosophies d’enseignement et expliqué leurs différences, je vous donnerai mon avis personnel. Je laisserai aussi des liens pour vous rediriger vers des cours, des méthodes et des professeurs pertinents.


La forme pour l’esthétique

C’est la méthode la plus conservatrice mais aussi la plus répandue. Elle est majoritaire dans les écoles en France et est par exemple appliquée à l’école de l’opéra de Paris.

Cette méthode consiste à n’accorder d’importance qu’à la forme qu’on peut voir (bien que ce ne soit pas volontaire et que c’est probablement dû à un manque de recherche et d’évolution de la part des professeurs). Les corrections sont alors plus superficielles et ne concernent que l’esthétique du mouvement.

Si un danseur fait un développé à la seconde et qu’il n’est visuellement pas assez à la seconde (sur le côté), on va lui demander de pousser sa jambe en arrière pour avoir une meilleure ligne visuelle. Cela sera peut être convaincant d’un point de vue externe mais est contraire à l’anatomie. En effet, la jambe (la tête du fémur) ne sera plus à sa place dans l’articulation du bassin. Le squelette n’étant plus en place, le danseur prend alors tout en force avec les muscles et vient créer sa musculature sur une mauvaise base. Du moins, c’est souvent le cas.

Vous vous demandez sûrement : “mais où est le problème dans tout ça ?” Bien que le résultat soit satisfaisant à un niveau purement esthétique, cette méthode “casse” le corps car elle n’est pas en respect de l’anatomie. C’est de cette façon que beaucoup de danseurs se blessent. De plus, c’est compliquer inutilement la vie aux danseurs en leur demandant une force musculaire incroyable pour compenser le mauvais positionnement du squelette…

Les professeurs dans cette tendance pourraient être jugés de conservateurs, compte tenu du fait que cette méthode n’implique pas une recherche de nouvelles images ou de nouveaux concepts pouvant aider les élèves à progresser. Ce n’est donc pas une philosophie ou un courant en soit, c’est simplement “l’ancien classique ” qui n’a pas évolué avec les mentalités de son temps. Il donne aussi des danseurs inadaptés aux différents registres contemporains qui imposent une importance accrue à la relation «tête/cou/dos» dont nous parlons juste après.

La recherche et la compréhension du mouvement pour la forme

On est vraiment en retard sur la recherche et l’implantation de nouvelles méthodes d’enseignement en France ou en Belgique quand on regarde ce qui est proposé dans les autres pays. En effet, les techniques qui instaurent une recherche et une vraie compréhension du corps sont des techniques presque uniquement enseignées à l’étranger. Je pense par exemple à la technique Alexander, qui résume parfaitement cette nouvelle manière de concevoir l’enseignement de la danse.

La technique Alexander met en avant l’importance fondamentale de la relation «tête/cou/dos» qu’elle appelle «contrôle primaire». La relation subtile de la tête avec la colonne vertébrale détermine de manière fondamentale la façon dont nous utilisons tout le reste de notre corps. Si on observe un cheval qui court, on peut voir la projection de sa tête vers l’avant et sa colonne vertébrale qui s’allonge : ses membres bougent autour de cet axe. Il en est de même pour un bébé, on observe que quand sa tête se projette en avant, le haut reste parfaitement coordonnée avec le dos dans le mouvement.

Pour retrouver la bonne tension musculaire, on utilise « des directions ». C’est ce dont je parlais dans la première partie. Si le squelette est en place, la force musculaire nécessaire est optimisée. La pensée de l’énergie dynamique circulant dans notre corps comme des flèches opposées, par exemple le long de notre colonne vertébrale, de la tête aux pieds, le long de nos jambes, entre les épaules, et en fait partout où nous l’envoyons, engendre peu à peu le développement de cette circulation énergétique. On peut alors percevoir comme des picotements, des vagues de chaleur, une impression d’être complet, entièrement. Cette mobilisation énergétique prépare l’impulsion du mouvement exécuté avec une tension musculaire appropriée.

Ces nouvelles techniques reposent énormément sur la puissance de l’association pensée / corps. Je parle ici des effets volontaires de la pensée sur le corps, qui permettent par une image, d’exécuter un enchaînement technique. Ces techniques traitent aussi des effets négatifs de la pensée sur le corps : on sait par exemple que le trac peut déclencher maux de ventre ou tremblements… Nous cherchons donc, par un travail de recherche et de sensation perpétuel, la mobilisation appropriée du corps et de l’être.

Conclusion

Si vous êtes professeur(e) et que vous vous reconnaissez en mes mots, il y a de très bonnes formations en technique Alexander, pour en savoir plus et peut-être pour modifier vos méthodes d’enseignement.

Si, encore mieux, vous êtes directeur(rice) d’une école, n’hésitez pas à incorporer ces techniques au cœur de l’enseignement que vous proposez.

Vous retrouvez ci-dessous deux professeur qui utilisent cette technique et pouvez les écouter ici pour Wayne Byars :




Par Elliott Meunier

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